Le refus du féminin.

On ne naît pas femme, on le devient». Si Simone de Beauvoir dénonçait déjà à la fin des années 1940 le conditionnement des petites filles par la société, les psychanalystes, eux, abordent la question de l’apprentissage de la féminité de manière radicalement différente.

La psychanalyste Jacqueline Schaeffer a consacré une grande partie de ses travaux à la question du féminin. Elle nous explique comment une petite fille construit son identité, influencée par l’extérieur mais surtout prenant modèle sur sa mère.

Freud désigne le “refus du féminin” comme un “roc”, une part de “l’énigme de la sexualité”. L’énigme n’est pas tant celle du refus du féminin que celle du féminin érotique, génital, et de sa création par la jouissance sexuelle. Autant l’égalité des sexes doit être revendiquée dans le domaine politico-socio-économique, autant la constitution d’une relation de couple masculin-féminin est une création psychique qui implique la reconnaissance exaltée de l’altérité de la différence des sexes. Le conflit constitutif du féminin s’exprime ainsi : le sexe de la femme veut être effracté, exige de grandes quantités de libido, de la “défaite” et du masochisme érotique, mais son Moi hait tout cela. C’est le masculin de l’homme, antagoniste du phallique, qui crée le féminin de la femme en lui arrachant ses défenses, et la jouissance sexuelle. La qualité de la relation sexuelle, affective et sociale qui s’établit entre un homme et une femme témoigne d’un véritable “travail de culture”. »

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