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L’Institut Collégial de Santé Mentale en Picardie est une association pluridisciplinaire qui vise à regrouper tous ceux qui s’intéressent à la santé mentale. Sa première vocation est d’organiser des confrontations d’expériences, de recherches ou simplement de vécus de personnes touchées de près ou de loin par la santé mentale. A cette fin l’Institut organise des conférences, des journées d’études, des formations….

Bonne visite

[Colloque] 22ème journée de Psychiatrie d’Abbeville

Jeudi 15 juin 2023 – 9h – Garopole ABBEVILLE

Le collectif psychiatrique Abbevillois organise sa 22ème journée de travail autour du thème « Réparation(s) », le jeudi 15 juin 2023, à partir de 9h, dans la salle Garopole.

Les invités en sont: Françoise Davoine, Christophe Chaperot, Ghada Hatem, Aurélie Belladina.

Inscriptions par mail à l’adresse: collectif.psy.abbevillois@gmail.com

Ci-dessous, l’argument et le programme de cette journée qui s’annonce riche en rélfexions!

Clic droit pour télécharger le bulletin d’inscription ci-dessous:

La psychiatrie en milieu carcéral

Jeudi 22 juin 2023 à 20h – UFR de Médecine Amiens

La psychiatrie en milieu carcéral est-elle une thérapie du djihadisme ?

En 2015 est apparu une nouvelle catégorie de détenus, le détenu radicalisé islamiste, appelé également «AMT» (association de malfaiteur en vue de commettre un acte de terrorisme) ou «TIS» (terroriste islamiste). Les pouvoirs publics ont aussitôt demandé à la psychiatrie de participer à leur déradicalisation, par le biais d’une prise en charge thérapeutique. Cette demande est avant tout politique, comme l’indique la volonté de mettre en œuvre d’autres mesures à l’égard de ces «AMT» : la levée du secret médical, l’obligation de soins, la déchéance de la double nationalité.

Deux démarches sont particulièrement attendues de la part de la psychiatrie. La première, pratique, est la prise en charge de la déviance terroriste en tant que violence radicale, demande questionnante pour la clinique, car la violence n’est pas une maladie psychiatrique, ni une idéologie, mais un comportement. La seconde, théorique, est de fournir la caution psychiatrique pour la création d’une nouvelle figure du mal, celle du détenu AMT, dans le but de calibrer la boussole morale de la société, tout comme le parricide, le toxicomane, le pédophile ont rempli ce rôle par le passé.

Ce qui est en jeu dans cette demande émanant des pouvoirs publics est un retour aux fondements du rôle de la psychiatrie, tel qu’il avait été conçu au début du XIXème siècle, lorsque la philosophie pénale et la prison moderne avait été créées en bonne partie par les psychiatres aliénistes eux-mêmes : Charles Marc avait affirmé que «les fautes et les crimes sont des maladies de la société qu’il faut travailler à guérir». Au début du XXème siècle, Edouard Toulouse prônait la «prophylaxie des maladies mentales» pour «favoriser la prévention du crime». Plus récemment, de nombreux biologistes se sont attachés à rechercher un hypothétique «gène du crime».

Face à cette demande, la réponse de la psychiatrie ne peut pas être un simple refus de principe. Elle doit au contraire réfléchir à son rôle pour mieux argumenter ses réserves, quitte à repenser son rôle dans la société. En particulier, la psychiatrie doit se pencher sur la question des ressorts psychiques du djihadisme, afin d’établir, sans ambiguïté, que la psychiatrie n’est pas une thérapie du djihadisme, mais est une thérapie des idées reçues sur le djihadisme, ainsi que sur la construction des figures contemporaines du mal – qu’elles soient le djihadisme, le féminicide, le complotisme,…

La différence autistique

Jeudi 13 Avril à 20h

Jean-Claude MALEVAL

Jean-Claude Maleval est un psychanalyste lacanien français, membre de l’École de la cause freudienne, et professeur émérite de psychologie clinique à l’université Rennes 2

Il est l’auteur entre autres de : « la différence autistique » éditions presses universitaires de Vincennes  2021,  L’autiste et sa voix :éditions du seuil 2009,  Folies hystériques et psychoses dissociatives. Payot 1981, Repères pour la psychose ordinaire. Navarin 2012, « La différence autistique » ; Argument de la conférence.

Appréhender l’autisme comme une différence s’inscrit dans un mouvement de dépathologisation des structures subjectives. Identifier l’une d’elles n’est pas poser un diagnostic médical mais dégager un repère majeur quant au traitement. Une autre intelligence n’est pas la seule différence caractéristique de l’autisme, il s’agit aussi d’un fonctionnement subjectif et affectif original, nettement différenciable du fonctionnement psychotique, nécessitant une prise en charge adaptée. 

À l’encontre d’une opinion reçue, l’autiste s’intéresse beaucoup aux autres, sa solitude n’est pas fondée sur une volonté de retrait social, mais sur un évitement du désir de l’Autre, lequel suscite son angoisse majeure. L’approche psychanalytique contemporaine de l’autisme se détourne radicalement de la recherche d’élucidation d’un passé enfoui pour s’orienter sur l’accompagnement à la construction, au développement et à l’évidement d’un bord. Ce dernier est constitué par trois éléments, qui peuvent s’interpénétrer, auxquels le sujet autiste fait régulièrement et spontanément appel : l’objet autistique, le double et l’intérêt spécifique. C’est en passant par celui-ci qu’un lien social peut s’instaurer et s’affermir. L’investissement du bord peut être fortement stimulé par l’engagement du sujet autiste dans le cadre d’une relation transférentielle avec un psychanalyste.

Cependant il arrive que le développement du bord intervienne à l’occasion d’autres formes de psychothérapie dynamique, notamment à l’occasion de thérapies par le jeu, et il arrive même que ce développement thérapeutique du bord se fasse dans le milieu familial .La psychanalyse est loin d’être le seul traitement possible du mal-être autistique, en revanche elle paraît aujourd’hui indispensable pour comprendre la vie affective de l’autiste, et la manière dont elle commande les spécificités de sa cognition.

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