AccueilNon classéFabien Joly . « Sensorialité, sensualité et sexualité dans la clinique de l’adolescence.

Amiens   « Conférence  ICSMP »  – 28 novembre 2019

 

SENSORIALITE, SENSUALITE et SEXUALITE

dans la clinique ADOLESCENTE

 

Fabien JOLY

Psychologue clinicien – Psychanalyste – Psychomotricien – Docteur en « Psychopathologie fondamentale » (Paris VII D. Diderot) – Membre titulaire de la SFPEADA – membre de la CIPPA – Président de l’association « Corps et Psyché » – Vice-Pdt du « CEP de Bourgogne » – Comité de direction du « Journal de la Psychanalyse de l’Enfant » (PUF) – Directeur de collection Ed. In Press  –  Psychanalyste attaché au service ISCO enfants/adolescents  du  CH « La Chartreuse » Dijon –  cabinet libéral DIJON

 

 

Argumentaire :

La question adolescente est pensée selon les auteurs et les perspectives  comme une crise, comme un passage, et/ou comme un processus  … Sans doute un peu tout cela à la fois !   Et les « bruits » de l’adolescence sont alors entendus comme des avatars (psychiques et comportementaux) dus à la souffrance  – aux aléas ou aux ratés – de ce passage, de cette crise et de ce processus, pour le sujet adolescent dans son corps et dans sa psyché !

L’enjeu corporel  (et du lien corps/psyché) dans ces traversées adolescentes est d’évidence déterminant, central, paradigmatique ; et nous voudrions faire travailler, ici, à partir du terreau clinique et psychopathologique quelques enjeux du travail d’adolescence à l’endroit ou « par le bout » de ces liens corps/psyché, singulièrement à l’aune de la sensorialité, de la sensualité et de l’émergence du sexuel dans la dynamique des images du corps, d’un corps adolescent « en relation » dans le commerce avec l’autre, avec soi-même, du côté de la nouvelle distance avec les parents …

A l’endroit de corps psychique et du lien corps/psyché,  la sensation est, au lieu même de notre subjectivité éprouvée, à l’exact carrefour entre corps et psyché :  l’impact du monde sur nous ;  l’expérience sensible du monde et de notre corps « en relation » (avec l’autre, les objets et les éléments). Merleau Ponty disait « la manière dont je suis affecté » et immédiatement « l’épreuve d’un état de moi-même« .   Mais derrière l’apparente évidence de la sensation se révèle un appareil sensible et un développement fonctionnel et instrumental qui peut d’évidence impacter, en sur-fonctionnements ou en déficits, ladite expérience sensible du monde, et plus loin nombre de colorations desdites bruyantes traversées adolescentes.  Derrière son apparente évidence la sensorialité est aussi et surtout la matière brute,  la source première, de nos émotions et de nos représentations et in fine des différents matériaux psychiques. « Rien n’est dans l’esprit qui n’ait été dans les sens » disait, quant à lui, Didier Anzieu.  Et encore faut il ajouter à cette flèche ascendante du monde vers la psyché via le corps sensible et éprouvant, une autre flèche descendante celle-là qui vient impacter en retour la sensorialité depuis la vie psychique (les logiques pulsionnelles et inconscientes) vers le corps et le monde … et qui va colorer, subvertir peut-être, et utiliser voire transformer l’expérience et le vécu de la sensation.  Cette véritable « respiration » psycho-corporelle fait l’empan exact de  l’expérience sensible et la vérité humaine complexe  de la sensation.

Peut être faudra-t-il alors prendre la mesure qu’on ne peut comprendre la sensation  et le rapport du sujet à ladite sensation au seul titre d’une épreuve de la réalité et du fonctionnement  d’un appareil neurocognitif et d’un quelconque profil sensoriel inné et « en soi » (détaché de l’autre, de la relation, et des logiques psychiques),  mais bien considérer, dans l’aller retour permanent des sens au sens, l’inévitable subversion psychique du sensoriel, sa perpétuelle appréhension subjective et la dynamique complexe de ses investissements.

Pablo Picasso disait que la perception (comme l’art) n’est jamais « chaste » …  Je voudrais pour ma part – et entre clinique et théorie –  explorer à cet endroit  la tension vive  entre sensorialité, sensualité et sexualité …. la subversion sensorielle et psycho-corporelle, singulièrement à l’âge d’adolescence.  Quid du plaisir pris avec le corps sensoriel ? Quid de l’investissement/transformation de l’expérience sensible par le sujet psychique ? Quid du pulsionnel et du sexuel dans le champ de la sensorialité ?  Quid du chiasme entre auto- et hétéro- sensualité, si l’on définit et regarde  le registre du sensuel entre sensorialité et libidinalisation du sensible, voire sexualisation de l’exercice du sensible ?  Quid aussi du sensoriel dans le registre plus précis du sexuel, et du commerce intersubjectif de la sexualité?

 

 

Références Bibliographiques  (extraits) :

  1. JOLY (dir .)

La Psychopathologie aujourd’hui

Paris, In Press 2020

 

  1. JOLY

Le Nouage psychomoteur

Yapaka – Bruxelles 2020

 

  1. JOLY

« Le corps comme résistance pour la psychanalyse »

Le Journal de la Psychanalyse de l’enfant   (2019 sous presse)

 

  1. JOLY

« Les guerres de l’autisme : résistances dans/de/et à  la psychanalyse »

Le Journal de la Psychanalyse de l’enfant  (2019 sous presse)

 

  1. JOLY
    « La Subversion sensorielle : ou entre fonctions et fonctionnements la sensorialité autistique »

In B. Golse et M.D. Amy CIPPA Autismes et Psychanalyses IV La Sensorialité  –  Toulouse, Erès, 2020 (à paraître)

 

  1. JOLY

« Le corps du bébé en relation »

in M. Dugnat dir.  Soins, Corps, Langage –  Toulouse, Erès, 2020 (à paraître).

 

  1. JOLY

« Sensorialité, sensualité, sexualité »

Thérapie Psychomotrice  (2020 à paraître)

 

  1. JOLY

« Le 3ème Corps : enjeux du corps-en-relation  et du lien corps/psyché pour une psychopathologie contemporaine »

Le Journal des Psychologues  2019 / 6  n°368 pp. 19-26

 

  1. JOLY – RODRIGUEZ  dir.

Corps et Psychopathologie 

Paris, In Press 2018.

 

  1. JOLY

« Le Sujet, le corps et le développement « vie durant  » (réflexions à partir du paradigme autistique) »

in C. Bergeret-Amselek dir.  « Autisme/Alzheimer » – Colloque sur les âges de la vie  – Toulouse,  Erès 2018.

 

  1. JOLY

« Le corps et ses symbolisations »

In Ouvrage collectif D. Rochat H. Chapelière dir.  Symbolisations  pp.19-48   CIRPPA – Toulouse,  Erès, 2019.

 

  1. JOLY

« Le corps en relation  :  vecteur de représentation, moteur des images du corps »

Thérapie Psychomotrice  (spécial 46ème  J.A.  Antibes automne 2017)

 

  1. JOLY

« Cadre, setting, dispositif et position thérapeutiques dans les médiations corporelles »

Les Cahiers de Corps et Psyché –  « le cadre quand le corps est en jeu »

 

  1. JOLY

« La réponse est le malheur de la question : être analyste « et » psychothérapeute dans la rencontre avec des adolescents »

Le Journal de la Psychanalyse de l’Enfant 2017 n°2 Vol.7 pp.233/270

 

  1. JOLY dir.

Corps et Narcissisme

Paris Ed. In Press, 2016.

 

  1. JOLY

« Entre neuroscience, psychopathologie développementale et psychanalyse : le carrefour psychomoteur 

(ou Ajuriaguerra et son héritage dans l’identité des psychomotriciens) »

In N. Girardier et coll.  Psychomotricité entre neurosciences et psychanalyse – pp.39/78  Paris, Ed. In PRESS  2016

 

  1. JOLY

« Images du corps ~ Images de Soi dans la Névrose (de l’enfant à l’adulte) »

In  J. Boutinaud et coll.  : Figures psychopathologiques de l’Image du Corps  pp.199/230 – Paris, In Press 2016.

 

  1. JOLY (dir.) : « JOUER … formes, fonctions et avatars du jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique »

–  Paris, In Press,  2003. Réédition IN PRESS 2015  avec une nouvelle introduction

 

  1. BOUTINAUD – F. JOLY – O. MOYANO – M. RODRIGUEZ :

Où en est la psychomotricité ?  Etat des lieux et perspectives pour une approche psychodynamique Paris, In Press, sept. 2014.

 

  1. JOLY – A. BERTHOZ (dir.) :

Julian de Ajuriaguerra – Développement corporel et relation avec autrui  

Paris, Ed. du Papyrus, 2013.

 

  1. JOLY – G. LABES (dir.)

Julian de Ajuriaguerra et la naissance de la psychomotricité   –   Vol.3  « Entre inné et acquis : le bébé et le développement précoce »

Paris, Ed. du Papyrus, 2010.

 

  1. JOLY – G. LABES (dir.) :

Julian de Ajuriaguerra et la naissance de la psychomotricité  –   Vol.2  Psychopathologie développementale et troubles psychomoteurs    –  Paris, Ed. du Papyrus, 2009.

 

  1. JOLY

« Corps et Psyché » 

in F. Marty et coll. : Les grandes problématiques de la Psychologie clinique – pp.176-195 –  Dunod, Paris, 2009.

 

  1. JOLY – G. LABES (dir.) :

Julian de Ajuriaguerra et la naissance de la psychomotricité  –   Vol.1  « Corps, tonus et psychomotricité »     

Paris, Ed. du Papyrus, 2008.

 

  1. JOLY

« Psychomotricité : une motricité ludique en relation »

In C. Potel dir.  Psychomotricité : entre théorie et pratique  pp.23-41 –  Paris, In Press, 2000  (rééd. 2008)

 

  1. JOLY (dir.)

Sa Majesté le BéBé  

Erès coll. Mille et un bébés, 2007.

 

  1. JOLY :

« Les thérapeutiques psychomotrices en psychiatrie de l’enfant »

Neuropsychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent 2007 n° spécial  Vol55 n°2

 

  1. JOLY  (dir.) :

L’Enfant Hyperactif … De quoi s‘agit-il ? Pourquoi s’agitent-ils ?  

Paris, Ed. du Papyrus, 2007.

 

  1. JOLY (dir.) :

L’hyperactivité en débat  

Ramonville Ste Agne, ERES, 2005.

 

  1. JOLY

« Le corps et les liens corps/psyché – Réflexions à partir de la question pulsionnelle »

Revue Belge de Psychanalyse  2015 n°66 pp.47-69

 

  1. JOLY

« Le corps de Narcisse – petite note interrogative » 

Le Journal de la Psychanalyse de l’Enfant 2014 n°2 Vol.4  pp.15-24

 

  1. JOLY

« Psychomotricité et médiations corporelles thérapeutiques : le médiatif et le travail du médium malléable »

Thérapie Psychomotrice  2014 2013 n°13 pp.38-52

 

  1. JOLY

« Le Corps  et l’Inconscient chez l’enfant  (prolégomènes à une métapsychologie du lien corps/psyché) » 

Le Journal de la Psychanalyse de l’Enfant   Vol.2 2012 n°1  « expressions corporelles et souffrance psychique »  pp.285-321

 

  1. JOLY

« Le travail du médium et l’expérience du médiatif : 

quelques enjeux théorico-cliniques autour des médiations corporelles thérapeutiques »   

Le Journal des Psychologue juin 2012 dossier n°298 pp.16-21  « Le corps en médiation : expression et psychothérapie »

 

  1. JOLY

« Le développement psychomoteur : un paradigme pour la psychopathologie du XXIème siècle »

Contrastes 2011 34/35  n° spécial « développement »  pp.213-235

 

  1. JOLY

« TIC, TAC, TOC, TOP, TED et THADA :  la fonction et le fonctionnement »

Neuropsychiatrie de l’Enfant  et de l’Adolescent  2010  n°58 pp.379-390

 

  1. JOLY :

« Le corps en question : psychopathologie des troubles instrumentaux »

Le Carnet Psy.  Oct. 2009 n°138  pp..39-49    –    Repris in Reliance (Revue Belge des Psychomotriciens) 2011

 

  1. JOLY

“Le corps en abîme … Souffrances du corps de l’enfant, représentations abîmées du corps de l’adulte »  Thérapie Psychomotrice 2011 n°166 pp.48-61

 

 

Parcours :

Fabien JOLY est psychomotricien, psychologue clinicien, docteur en « psychopathologie fondamentale et psychanalyse » de l’Université Paris VII D. Diderot,  psychanalyste.  Il a enseigné en psychomotricité, en psychologie et en psychopathologie dans les universités de Paris V, Paris VI Paris VII, et Dijon et dans nombre de D.U. à travers la France ;  il est chercheur, formateur et superviseur – auteur de 15 ouvrages et de plus de 300 publications.  A ouvert, animé pendant 10 ans et coordonné le Centre Ressources Autismes de Bourgogne et été vice-président du conseil scientifique national de l’ANCRA ; ancien membre correspondant de PréAUT.  Il est membre titulaire de la SFPEADA ; membre de la CIPPA ; président de l’association « Corps et Psyché » et vice-Pdt du « C.E.P. de Bourgogne » ; participe du Comité de direction du « Journal de la Psychanalyse de l’Enfant » (PUF),  et est directeur de collection aux éditions In Press.

Il exerce en tant qu’analyste et psychothérapeute en pratique libérale à Dijon et est psychologue-psychanalyste attaché au service de pédopsychiatrie (ISCO) du C.H. La Chartreuse à Dijon.

Parmi ses centres d’intérêts et ses thématiques de recherches : l’autisme et ses enjeux tant théoriques que cliniques ; l’hyperactivité chez l’enfant ; la question du jeu (dans le développement comme dans la thérapeutique) ; la psychopathologie (son histoire, son épistémologie, ses perspectives psychodynamique, développementale, interdisciplinaire) ; l’histoire de la psychiatrie et des psychothérapies ; les enjeux du corps, de l’archaïque du sensoriel, de la pulsion des liens corps/psyché et du narcissisme ; le paradigme adolescent (dans ses enjeux cliniques et psychopathologiques, dans ses résonances avec le précoce et la phase de latence) …. et bien sur la question centrale de la psychomotricité (tant au plan clinique et technique, que théorique psychopathologique et développemental).

 

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